Déploiement de plusieurs dispositifs d’accompagnement psychologique auprès des victimes des attentats
Les cellules d’urgence médico-psychologiques (CUMP) ont été créées en 1995, à la suite de la série d’attentats intervenus en France entre juillet et octobre. Ce dispositif a été largement déployé auprès des rescapés des différentes attaques qui ont touché la capitale et Saint-Denis et de leurs proches. Des psychiatres référents de CUMP sont venus de tout le pays pour aider leurs collègues parisiens à prendre en charge le nombre énorme de personnes directement ou indirectement frappées par ces évènements. En parallèle, le gouvernement a mis en place d’autres outils pour accompagner les familles endeuillées. C’est le cas d’une cellule interministérielle «Aide aux victimes», hébergée au ministère des Affaires étrangères, qui rassemble des représentants de diverses administrations (santé, intérieur, justice et associations comme la Fenvac (Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs). Le numéro spécial 0800 40 60 05 a déjà reçu 4 600 appels. Enfin, un accueil des familles pour un soutien psychologique a été mis en place à l’École militaire. Quatre cent personnes en ont bénéficié à ce jour.
Dans les établissements hospitaliers où sont soignés les rescapés, des psys interviennent au chevet de patients, la plupart en état de sidération, parfois incapable de parler ou hostile à cette aide. « Notre objectif est de tenter de les amadouer afin de leur donner envie de revenir nous voir après », explique Pascal Pannetier, psychiatre à la CUMP de Metz. Le plus important est de les amener à « formuler des mots pour essayer de trouver du sens à quelque chose d’insensé. En parlant, ils reviennent dans le monde des vivants», explique le Pr Louis Crocq, psychiatre des armées. Après ce premier contact, les rescapés sont invités à revoir un psychiatre pour un entretien «plus construit, plus élaboré », afin de « prendre du recul et se replacer dans un avant et un après », explique le spécialiste. S’organise ensuite le suivi sur le long terme, avec la prescription éventuelle de médicaments permettant d’éviter l’ancrage du traumatisme.
Source : Univadis (16/11/2015)
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