Sur-irradiation de patients : un oncologue encourt 18 mois de prison avec sursis
Un ancien médecin oncologue, qui exerçait dans une clinique orléanaise, encourt 18 mois de prison avec sursis, 50 000 euros d’amende et l’interdiction d’exercer la médecine après son procès mardi 12 mai 2020 devant le tribunal correctionnel d’Orléans (Loiret).
Il comparaissait pour homicide involontaire, blessures involontaires et mise en danger d’autrui. La justice lui reproche d’avoir commis des sur-irradiations dans le cadre de traitements de cancers de la prostate sur treize patients, dont l’un est décédé en 2013.
Les faits remontent à 2008 et 2009, à la suite d’une inspection de l’Agence régionale de l’hospitalisation (ARH) mettant au jour des dossiers de patients avec des mentions d’irradiations très élevées lors de séances de radiothérapie. En mars 2011, une information judiciaire est ouverte, au sein de laquelle des expertises médicales sont menées, qui concluent à une sur-irradiation des malades. Le médecin est finalement mis en examen en 2018.
Aujourd’hui âgé de 70 ans, le médecin continue de contester formellement les accusations, expliquant que les connaissances et recommandations en
radiothérapie ont considérablement évolué. Il n’était pas présent lors de son procès, se considérant comme une personne à risque pour le Covid-19, indique la radio locale. Lors du procès, l’un de ses avocats a indiqué « qu’il n’y avait pas de consensus médical, de recommandations claires à l’époque sur le protocole pour les cancers de la prostate ».
« Tout acte médical qui n’est pas probant ne doit pas être exercé », a rétorqué le ministère public, requérant les 18 mois de prison avec sursis, 50 000 euros d’amende et l’interdiction définitive d’exercer. Le jugement doit être rendu le 11 juin.
Source : www.lequotidiendumedecin.fr - Marie Foult (15/05/2020)
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