Attentats du 13 novembre 2015 et carte d’invalidité
Après un long bras de fer avec l’administration, Djamel C., 36 ans, amputé du pied et privé de l’usage d’un bras après les attaques du 13 novembre, a fini par obtenir sa carte d’invalidité. C’est Juliette Méadel, secrétaire d’Etat chargée de l’Aide aux victimes, qui lui a montré en personne le document qui en atteste. Pour la carte en bonne et due forme, il faudra attendre encore un peu. « Je dois encore leur transmettre une photo d’identité », raconte Djamel, « content et soulagé » d’avoir enfin ce document indispensable pour entamer dans de bonnes conditions sa nouvelle vie de handicapé.
Sa vie a été bouleversée la nuit du 13 novembre, sur la terrasse de la Belle Equipe, à Paris (XIe). Son corps, brisé. Or, quelque huit mois plus tard, le cofondateur d’une entreprise de prêt-à-porter, originaire du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), s’est trouvé face à un mur d’obstacles administratifs. Ainsi, à deux reprises, la maison départementale des personnes handicapées de la Seine-Saint-Denis (MDPH) lui a refusé la carte d’invalidité, Djamel n’atteignant pas le taux de 80 % d’invalidité.
Après le premier refus, « le Parisien » – « Aujourd’hui en France » avait contacté la secrétaire d’Etat chargée de l’Aide aux victimes. Le 24 juin, Juliette Méadel nous avait assuré que son « dossier d’invalidité [avait] été débloqué ». Or, une semaine plus tard, Djamel essuyait un second refus pour la carte d’invalidité, tout en obtenant le statut de travailleur handicapé. Désespéré, celui qui vit dans un fauteuil roulant à l’hôtel des Invalides, à Paris (VII e), avait décidé d’entamer hier une grève de la faim pour alerter l’exécutif sur son sort.
Dans le même temps, la secrétaire d’Etat est intervenue auprès de la MDPH pour qu’une dérogation lui soit finalement accordée. « Ne pas avoir de carte d’invalidité quand on est amputé et qu’on n’a plus l’usage d’un bras, cela nous a plus que fortement surpris, nous a confié Juliette Méadel, hier soir. Nous estimons que, dans ce type de cas, il faut qu’il y ait une prise en compte de la spécificité pour octroyer la carte d’invalidité. »
Source : Le Parisien Ava Djamshidi (05/07/2016)
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