Mort d’un nouveau-né à Metz : 3 mois avec sursis requis pour 2 médecins
Jugés pour homicide involontaire d’un nouveau-né mort en 2005 d’une infection bactérienne, trois mois de prison avec sursis et 2 000 euros d’amende ont été requis à l’encontre de deux médecins d’une clinique privée de Metz.
Un mois et demi après sa naissance, le nourrisson, Lyna, était mort d’une infection générale et méningée à streptocoques du groupe B (SGB), maladie dont sa mère avait souffert dans les jours qui ont suivi son accouchement à l’hôpital-clinique Claude-Bernard de Metz.
Différents rapports d’experts médico-légaux ont conclu à des « négligences » dans la prise en charge du nouveau-né ayant entraîné une « indiscutable perte de chance de survie ».
La patiente ne m’a « jamais parlé de pertes vaginales » anormales, s’est défendue à la barre l’un des prévenus, une gynécologue-obstétricienne de 51 ans, à qui il est reproché de n’avoir pas procédé à un dépistage vaginal du SGB sur la mère durant sa grossesse, contrairement aux recommandations de 2001 de l’ANAES (HAS aujourd’hui).
« Je ne me sens pas responsable », a indiqué l’autre prévenu, un pédiatre néo-natalogiste de 67 ans, poursuivi pour ne pas avoir effectué un bilan bactériologique complet du nourrisson et, par conséquent, pas ordonné un traitement antibiotique suffisant. Ajoutant qu’il avait pris en charge le bébé quelques jours après sa naissance, selon lui, le bébé ne présentait pas de symptômes de la maladie, contrairement aux conclusions des experts.
« Les parents n’ont pas de haine » à l’égard des deux médecins, « ils veulent simplement entendre qu’ils ont commis une faute et que la faute soit assumée », a fait valoir l’avocat des parents du nourrisson, réclamant 40 000 euros d’intérêts civils pour chaque parent et 15 000 euros pour chacun des grands-parents.
La relaxe a été plaidée par les avocats des praticiens et le jugement a été mis en délibéré au 10 mars.
Source : Le Quotidien du Médecin (28/01/2015)
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